jeudi 31 janvier 2013

Chronique : The Phantom Carriage - Falls



À croire qu'au fond de moi, je dois être un friand de virées nocturnes dans les cimetières norvégiens, de Burzum (et le pire c'est que j'aime réellement ce groupe), et d'histoire médiévale. Je me trouve un amour insoupçonné pour le black metal, en ce moment.

Aujourd'hui, je vous présente le second album des poitevins de The Phantom Carriage. Leur premier album, New Thing, avait marqué les esprits, en proposant un BM assez troublant, tapant aussi bien dans le jazz que le post-rock, l'emo, ou le hardcore... C'était diablement innovant, marquant, et réellement bien foutu. Une grande ouverture d'esprit qui aurait pu se révéler terriblement brouillon sur le papier, mais qui finalement s'est révélée assez bien maîtrisée. Les voilà de retour aujourd'hui avec leur deuxième méfait, Falls, ou ils ont encore une fois décidé d'annihiler les barrières musicales, avec leur rouleau compresseur de noirceur, de misanthropie et de violence, suivi par un petit tractopelle d'émotions un peu plus pures.

Ce groupe, c'est un peu l'art dans le chaos absolu. Il y a certes la crasse, la malveillance, le froid, la violence, le malsain, l'animosité du BM, mais il y a également une recherche, un message, une sensibilité, un but. En soi un paradoxe lorsque l'on pratique le metal noir. C'est un peu l'héritage de Céleste, en quelque sorte. Imaginez la démence noire de Deathspell Omega, le chaos technique et brumeux de Comity, le hardcore malade et déstructuré de Converge ou Kickback, l'ascenseur émotionnel de deafheaven, et la sérénité paradoxale de l'emo hardcore à la française, le tout en un seul bloc. Vous obtenez la mixture vaseuse, crasseuse, qui constitue ce nouvel effort. En fait, ils reprennent les éléments qui avaient fait toute la force du premier album, en travaillant un peu plus les atmosphères, le rendu de chaque influence, et la cohérence de l'ensemble. Car passer d'un blast beat destructeur à un plan emo saccadé et sensible, c'est relativement compliqué à faire, et rien qu'à s'imaginer d'ailleurs. Eh bien The Phantom Carriage réussit le pari, chaque plan se suit avec précision, sans vraiment choquer. Cet album m'aura évoqué une lutte sans merci, une lutte intérieure. Un chaos glacial, une haine vive, une noirceur angoissante, contre une chaleur humaine ravivant la flamme d'un espoir vain mais présent, qui semble tenir bon.

L'album commence dans une ambiance clairement malsaine avec "Today We Stand", et son cri sombre, cet aboiement rauque, lointain, sorti des entrailles de la terre, cette haine poisseuse et animale, qui vient se mêler assez vite à un cri exprimant une rage hardcore vindicative et puissante. Deux univers aussi pervertis les uns les autres, qui un temps s'apaisent pour laisser parler la partie sensible de cette masse noire. L'étincelle screamo, la flamme d'une certaine chaleur survivante d'un cœur embourbé dans la boue. Un soupçon d'on ne sait quoi de Daïtro, ou de Sugartown Cabaret. Je ne blague pas, j'ai moi-même été choqué. Volontaire ? Je ne sais même pas si les gars sont conscients de ces influences, ce sont des années de sensibilités, de styles musicaux divers et variés joués et entendus qui explosent au grand jour à mon avis, tout simplement. Passons. Le titre suivant, "Mistakes & Fixes", nous enfonce dans un fossé de dissonance, un univers torturé, déchiré par le chaos. Un chaos sonore implacable, ou quelquefois l'écho de la sagesse screamo apporte une lueur au travers du marasme maléfique que nous inflige le morceau. Un contraste que l'on retrouve toujours sur le morceau suivant, "Dreamers Will Never Stop Dreaming", déroutant de par son éclectisme. Screamo ? BM ? Sludge ? Chaotic hardcore ? Post-rock ? On ne sait plus. Mais une chose est sûre, le morceau nous embarque dans un univers bien à lui, pour mieux nous y perdre, et nous enfermer dans un songe noir. Le songe noir se transforme en cauchemar macabre sur "About Being A Father", au chaos furieux et destructuré digne d'un Converge, écrasant, percutant, assommant.

Mais l'espoir n'est jamais bien loin. La vois-tu encore, cette lueur ? Ce petit point lumineux, qui scintille entre deux nuages... Ces envolées post-hardcore entre deux explosions noires. Ce schéma se répète sur "Since We Can't Forget Who We Here", un titre décidément toujours plus intense, et même vicieusement entraînant. "Rejuvenation" continue cette lancée entraînante, cette espèce de bataille épique qui semble décidément se livrer sous nos pieds, dans nos cœurs, entre la lueur blafarde, sensible, et les ténèbres bondissantes. Une bataille qui se finit dans le sang et la souffrance, en témoigne la déchirante "The Time". Le temps d'en finir, en somme. D'achever la guerre mentale, d'exterminer la moindre parcelle d'humanité. Le morceau atteint un paroxysme de sensibilité et de puissance qui donne tout son sens à la quête chevaleresque que livre dans cet album le chaos et la lumière. Un dernier aboiement exténué, entre deux cris de rage, et le morceau explose une dernière fois dans un blast furieux, qui pour le coup paraît plus destructeur et malsain que jamais. Le mur de la raison est ébranlé, dans un dernier bourdonnement. Le noir a fait son oeuvre, le soleil se meurt, la lueur s'est éteinte. Et saigne une dernière fois sur "Devil, Gods, Us". Un ultime témoignage de victoire du chaos, des ténèbres. Plus aucune trace de douceur, seul le froid et la désolation règne, l'explosion de haine achève de creuser des cratères sur ton cœur desséché et congelé. Laisse donc le chaos s'essouffler doucement. Laisse donc le souffle du vide te bercer dans un songe noir, laisse ce long larsen, et ces notes entêtantes, t'emprisonner dans un éternel mépris. Un dernier écrasement de lourdeur, une dernière explosion hardcore chaotique, et tu meurs.

Cet album est écrasant de force, de lourdeur, et d'idées. En effet, en nous jetant un énorme parpaing à la gueule, le groupe n'en oublie pas la musicalité, en proposant un univers varié, extrême mais très travaillé, cohérent, ou chaque plan fait ressortir un ressenti en particulier. Car oui, dans toute cette mixture machiavélique, il en ressort une part de sensibilité, étonnante et communicative. On arrive même à se surprendre entrain de planer... Il n'est pas évident de faire aimer le black metal à un coreux, et inversement. The Phantom Carriage est la preuve que l'on peut réussir à mêler les deux univers avec une certaine évidence. C'est cool, ça fait oublier un instant la rivalité ridicule qui s'installe en ce moment entre le public metal et le public hardcore...

lundi 21 janvier 2013

Découverte : Regarde Les Hommes Tomber


Ce soir, je n'ai pas seulement fait une découverte, mais j'ai eu un coup de coeur. Souhaitons la bienvenue au groupe nantais "Regarde Les Hommes Tomber". Rien qu'au nom, on sait que l'on ne parlera pas de pop-punk. Ici, on cause plutôt sludge, hardcore, black metal, et post-hardcore. C'est noir au possible, sale, crasseux, rugueux, froid, hypnotisant... Bref, c'est jovial et tendre. Le groupe sortira son premier album le 30 Mars prochain, et deux titres extraits de cet album sont en écoute sur leur page Bandcamp, ou vous trouverez également des packs de pré-commandes pour cet album. L'album s'annonce intense... Bonne découverte à tous !

samedi 19 janvier 2013

Chronique : Suns - The Engine Room



Cher lecteur, chère lectrice. C'est un honneur particulier pour moi, que de vous parler de cet album qui m'a particulièrement ému, et fait voyager. Une bande-son merveilleuse lorsque l'on se ballade dehors, et qu'un ciel bleu, au matin, fait briller un léger tapis de neige déposé au sol durant la nuit (instant "landscape de banlieue représente" du jour). Voici "The Engine Room", de Suns. Un nom de groupe contradictoire, tant la musique qu'il nous propose est sombre et introspective. Par cette chronique et cet univers musical, je vous souhaite la bienvenue dans mon moi profond. Un lot d'émotions traduit en musique, en somme. Tout est assemblé en un seul bloc dans la salle des machines, dans les rouages de l'âme. Des émotions fabriquées par des chaînes rouillées, usées par l'effort, et l'humidité de la sueur et des larmes. La ou les rouages du temps côtoie ceux de la mécanique du cœur.

Le voyage commence avec "Repulse". Un répulsif à la joie, au soleil. Ici, on est en plein dans une ballade noire, triste. Quelque part entre Radiohead, et les instants posés de Thrice. Une entrée en matière des plus troublantes et prenantes, nous faisant lentement glisser vers "Crocodile", qui commence tout en douceur, avant de s'emballer vers un paysage plus rythmé, vers des contrées emo punk. Ce morceau est très proche du passé emo crasseux de Jimmy Eat World, avec une dose de ténèbres en plus, preuve en est l'atmosphère angoissante du milieu du morceau, laissant imaginer une vieille porte s'ouvrant lentement, grinçant fort, laissant le visiteur un peu trop curieux s'engouffrer dans ses tristesses, dans un paysage sombre et désert, laissant ensuite la place à une explosion punk grinçante, grasse, mais sensible, l'emo à fleur de peau.  Le morceau suivant, "Struggle" nous noie davantage dans cet univers noir et dépressif, presque théâtral, avec d'abord ces doubles voix qui ne cesseront donc jamais de nous achever par leur beauté, leur délicatesse et leur sensibilité, et ensuite ces explosions punk noisy hurlées, toujours fidèles à l'emo crasseux du milieu des années 90. Vient ensuite "Happy Sounds", un titre contrastant pas mal avec l'atmosphère générale du morceau, très mélancolique. Enfaite, c'est surtout les voix qui jouent sur l'atmosphère. Toujours pleines d'émotion, de douceur, de mystère, qui deviennent également éraillées ou fantomatiques au rythme des explosions, des progressions des morceaux. Voilà ensuite "Lover, Lover", un brûlot emo-punk braillard et touchant, noirci par quelques parties de chants ténébreux et des ambiances froides héritées du shoegaze, ou de la new wave. Une sorte d'intro à "I Could've Made Time". Le morceau qui m'a totalement achevé, et fait frissonner. Le point d'orgue de cette descente au plus profond de soi. Un morceau très grunge, puissant, rappelant fortement l'univers destructuré et tordu de Nirvana lorsque celui-ci ne se travestit pas pour la radio, lorsque celui-ci était encore punk. Mais toujours avec ces voix claires et touchantes caractéristiques de l'emo. Un vrai petit bijou. S'en suit "Whippoorwill Lane", qui débute tranquillement, nous envoûtant avec une instru tranquille, avant que les voix ne s'envolent, et que le morceau n'explose dans l'emo-punk éthéré et brumeux que le groupe joue si bien. Les machines continuent de siffler, les rouages font toujours tourner la mécanique, lentement. Au milieu de tout ce déluge, il y a "Machine Stream". Une douce ballade acoustique, tendre et sensible. La part de douceur qu'il reste dans l'univers chaotique et sombre qui règne entres les rouages. Une douceur qui te mène tranquillement vers le dernier titre, "The Engine Room". Le titre le plus serein et enjoué de l'album, mais toujours plein d'émotion et de lourdeur. Dans toute cette mécanique bancale, il reste une part de soleil, de joie. Ça, c'est avant l'explosion chaotique du morceau. Un déluge de larsens, de guitares triturées, hurlantes, rappelant "I Could've Made Time", achevant l'album d'une manière assez épique. Les machines se taisent, dans un ultime sifflement. Et le silence. L'apaisement.

Conclusion : J'ai écouté beaucoup d'albums emo, j'en découvre chaque semaine, la plupart sont bons, mais celui-ci fait réellement partie du niveau supérieur. Cet album est constitué d'une recherche évidente, pour un ensemble transcendant, envoûtant, terrifiant de profondeur. On ressent une certaine théâtralité dans le chant et certains couplets, et beaucoup d'émotions. Il est impossible de ne pas être un minimum sensible aux compositions éthérées et sombres du groupe, si l'on est fan d'emo. Un album que je vous recommande ardemment, et un grand de coup de cœur, que j'écoute en boucle depuis une semaine...

Si le nom du groupe évoque le soleil, il s'agit alors d'un soleil noir, laissant le froid envahir les parcelles les plus sombres et solitaires de l'âme, illuminant la mécanique mourante d'un cœur saignant, mimant la joie.

Tracklist : 


01. Repulse
02. Crocodile
03. Struggle
04. Happy Sounds
05. Lover, Lover
06. I Could've Made Time
07. Whippoorwill Lane
08. Machine Stream
09. The Engine Room

"The Engine Room" se télécharge à prix-libre sur la page Bandcamp du groupe. Pour 5€ ou plus, vous pouvez y acheter un t-shirt du groupe, avec l'album en cadeau.

jeudi 17 janvier 2013

Sed Non Satiata : Nouvel album



Sed Non Satiata, fierté nationale du screamo/post-hardcore, vient d'annoncer une très bonne nouvelle : La sortie d'un nouvel album, nommé "Mappō". L'artwork se visionne juste en-dessous. D'après mes recherches, il devrait sortir en Mars/Avril. "le dictionnaire de l'emo" reste sur le qui vive pour cette sortie !

mercredi 16 janvier 2013

Dowsing : Le clip de "Midwest Living"


Et hop, encore du clip aujourd'hui, avec le titre "Midwest Living" du groupe indie/emo Dowsing, clip qui plaira sûremet aux geeks ;). Enjoy !

Devil Sold His Soul : Un clip pour le titre "VIII"


Le groupe post-hardcore anglais Devil Sold His Soul y va également de son clip aujourd'hui, pour le titre "VIII", présent sur l'album "Empire Of Light". Ça se visionne juste au-dessus !

Now, Now : Un clip pour le titre "The Pull"



Now, Now, groupe d'indie rock à la Death Cab For Cutie dont j'avais parlé il y a quelques mois, vient de mettre en ligne son nouveau clip, pour le titre "The Pull". Ça se visionne ici, et c'est présent sur le superbe album "Threads".

mardi 15 janvier 2013

Chronique : Comadre - S/T



Fut une époque ou il y avait de l'audace dans le hardcore. Ou on osait pousser ses barrières stylistiques, et ce dès la naissance-même du genre. Aujourd'hui aussi, il y a du renouveau, avec le hardcore mélodique notamment, certes. Mais le problème est que tout le monde se copie les uns sur les autres, donnant donc des dizaines de copies plus ou moins originales de Have Heart, Hot Cross et Modern Life Is War, qui parfois deviennent carrément risibles, sans citer de noms... Mais fort heureusement, il y a aussi pas mal de groupes qui veulent aller plus loin, en revenant complètement en arrière dans le temps. Comadre fait partie de ceux-là. 

Officiant originellement dans un punk hardcore gras, survolté et enragé (que l'on rapproche souvent au screamo par le côté sensible de la musique du groupe et sa proximité personnelle avec la scène), le groupe, décidemment anti-conformiste jusqu'au bout des ongles, a décidé d'apporter des influences nouvelles à
son univers musical, cherchées chez nos parents. Attention, dénominations : Indie pop, blues, rock'n'roll, punk rock, psyché... Non non, on ne parle pas des Sex Pistols, des Clash ou des Rolling Stones, mais bien de notre groupe punk HxC ! On pourrait penser que le groupe est devenu carrément chiant, cliché au possible et radio-friendly. Certains diront oui, mais moi je trouve que ce n'est pas le cas du tout, c'est même totalement punk enfaite, et juste absolument génial. Sur ce lot d'influences, le chanteur gueule toujours du plus profond de ses tripes. Sur cet album, Comadre rend furieusement burnées et anarchiques les bases du rock et du punk, on s'en rend compte dès le premier morceau, "Color Blind", beaucoup plus conventionnel que leur passé hardcore instrumentalement parlant, mais toujours avec une violence palpable au niveau du chant. Enfaite le tout pourrait facilement passer pour du Kvelertak, sans le côté black metal. Pour cette
comparaison, je pense notamment à des morceaux comme "Cold Rain". Le suivant, "King Worm", part carrément dans des délires pop 70's, les trucs psyché à la mode, tu vois. Mais toujours avec le cri désabusé et malsain de X. Un peu comme avec "Summercide", un peu plus bluesy, cela dit. On peut aussi citer "The Moon", qui se veut purement punk rock gueulard et braillard aux influences indie pop bien senties. Il y aussi "Drag Blood", qui délivre un punk gras et viril accompagné d'un trombone gracieux, qui colle très bien à la légèreté paradoxale du morceau. Le morceau suivant, "Must Be Nice", rendra heureux ton papa fan des vieux groupes punk 70's, car c'est purement dans ce délire que le groupe lorgne sur ce morceau, tout en restant dans une spontanéité et une certaine agressivité hardcore. Papa punk, tu aimeras sûrement aussi le morceau suivant, "Storyteller", un peu plus rock'n'roll, mais toujours aussi crade et virulent. À noter que
les fans de hardcore mélodique devrait beaucoup aimer ce morceau. Allez, on se fait un petit délire à la Arctic Monkeys avec "Hack" ? Eh ben oui, c'est punk, c'est gras, mais également moderne, british et juvénile. Bref, c'est du génie. Le morceau suivant est sans titre : vous êtes tombés messieurs dames sur un interlude de première classe ! Vas-y qu'on sort l'harmonica, le piano, le clavier soul, un son lo-fi, et qu'on te fait monter tout ça accompagné par une batterie sèche vers les cieux façon post-rock, ajoute à ceci une basse hyper crasseuse sur la fin, tu obtiens ainsi la potion magique de l'interlude noisy qui plane sa mère. Superbe. Une belle façon d'enchaîner sur un nouvel exemple d'indie pop violée et salie, "Binge". C'est sur "Date Night", un morceau très rock faisant la part belle à la guitare acoustique, que l'album s'achève.

Conclusion : Rock'n'roll ! Tu te surprends à le relancer une fois, deux fois, trois fois, à gueuler avec le chanteur, à bouger la tête, à ressortir la veste à clous... Cet album est terriblement addictif, et totalement fou. De tous les groupes qui expérimentent tout et n'importe quoi avec le hardcore, Comadre se situe tout en haut du panier. Il nous propulse dans les années 70, dans l'antre du rock'n'roll sous acide, quand le screamo et le straight edge n'existait pas. Un ami me disait récemment que le hardcore manquait de couilles aujourd'hui, que la scène ressemble plus à la Star Academy qu'à du rock. Comadre est la pour te servir, jeune pomme. La ou la plupart des groupes recherchent le plus de technicité et/ou de violence possible pour chercher à sortir de la norme, nos garnements ont eu le génie de les prendre à contre-pied en faisant tout l'inverse, c'est à-dire en mangeant la ou le punk chiait, tout en restant punk, justement.


Tracklist :

1. Color Blind
2. Cold Rain
3. King Worm
4. Summercide
5. The Moon
6. Drag Blood
7. Must Be Nice
8. Storyteller
9. Hack
10. Untitled
11. Binge
12. Date Night

L'album s'achète/s'écoute en digital ici, et en physique ici.

Guillaume.

lundi 14 janvier 2013

The American Scene : Le clip de "Blood Orange" en ligne


The American Scene, un groupe venu de Berkeley, Californie, pratiquant un savant mélange d'indie rock, d'emo et de pop-punk, nous livre ce soir son clip vidéo pour le titre "Blood Orange", présent sur le premier album du groupe, nommé "Safe For Now". Rassurez-vous, le tee-shirt du chanteur n'est aucun cas un reflet de la musique du groupe.

vendredi 11 janvier 2013

Chronique : Burning Bright - Domesday



Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. La création de l'univers, le fonctionnement complet du cerveau, le post-grunge... Tant de mystères qu'il est toujours impossible de résoudre aujourd'hui. À tout ceci se joint également un grand mystère national : La capacité qu'ont les groupes de screamo français à sortir des sentiers battus, et nous livrer des productions de haute volée, et ce avec presque 100% des groupes du genre. C'est le cas de Burning Bright. Originaire de Caen, le jeune groupe a (eu) la chance de profiter de la grande solidarité de la scène alternative locale pour évoluer musicalement et se faire connaître. Ce n'est donc pas anodin si l'on retrouve aux fûts MONSIEUR Antoine, batteur de feu Amanda Woodward, et aujourd'hui de Aussitôt Mort. Ah, rien que l'évocation du nom de ce groupe, Amanda Woodward, me donne des frissons et m'excite sexuellement... Passons. Le groupe nous propose donc son premier essai, un album nommé "Domesday". Bon, sans artwork ça à l'air un peu amateur, voire carrément manouche si l'on se fie aux flyers avec des fautes d'orthographe sur le nom du groupe (oh qu'il est taquin le monsieur), mais il n'en est rien.

C'est sur un terrain musical assez inédit que nous emmène le groupe, dans le sens ou il mélange du crust punk avec du hardcore mélodique et du screamo "french way" (ce terme parlera aux connaisseurs). Aurélien, le chanteur, me disait y a quelques temps que son groupe essayait de faire du Tragedy sans y arriver. Bon, ils ont pas tort, ou alors Tragedy aurait mangé Underoath en cours de route. Mais ça sonne au moins un peu comme les collègues de Bökanövsky, vous savez, ce screamo sensible teinté de crust viril ? Vous voilà mis en situation. Dès le premier morceau, "Sleepless Me", on a le droit à un riff crasseux, suivi par une mélodie frissonnante typique du hardcore mélodique, qui explosera ensuite dans une furie hardcore. Et on est tout de suite sensible aux capacités vocales d'Aurélien qui m'ont surpris, qui oscille entre un chant growlé caverneux typique du crust et un chant plus éraillé, éthéré, sensible, lorgnant vers le post-hardcore. Mais déjà, il est clair que instrumentalement, ça bastonne et ça dissonne. Si vous n'êtes pas convaincu, les premières secondes de "Dissolve" finiront de vous marteler le crâne avec un hardcore rapide, explosif et vindicatif (qui a dit Dead Swans ?), qui se mêlera à des influences plus posées, plus mélodiques, toujours ce feeling post-hardcore, avec ces envolées vocales, et ces quelques accords crasseux. On croit que c'est fini, eh bien non, ça repart une dernière fois, toujours plus fort. Ensuite, c'est "Bonfire" qui déboule, un peu plus HxC mélo à la Comeback Kid, avec les grattes qui virevoltent, les petits solos, et ce côté direct et accrocheur qui vont bien. Changement total d'ambiance sur "Lights", ou l'on passe carrément sur du post-metal épique, que la bande aurait piqué à Cult Of Luna. La bande se débrouille également terriblement bien sur le terrain des atmosphères planantes, utilisant la lourdeur de son hardcore crasseux et dissonant pour ajouter du relief à ce morceau qui m'a fait frissonner, va. Et hop, on passe carrément sur du screamo à la française sur "Mayfly" ! Comment ne pas griller les inspirations Amanda Woodward sur le riff du début ! C'est juste après qu'on se reprend une gifle crust lourde et entraînante, entrecoupée de quelques sons de grattes screamoïsants (Amanda Woodward on vous dit !) Typiquement français, jusqu'aux hurlements de fin à fleur de peau. Le reste de l'album sera dans la même lancée, entre crust lourd et écrasant, hardcore mélodique prenant et puissant, et influences screamo et post-metal. On notera les participations de Simon de Nine Eleven sur "Doomsday", et de Bart de Birds In Row sur la virulente "Nightsins", ou monsieur nous sort un cri encore plus aigu et violent que sur l'album des Lavallois, autrement dit 20 secondes de bonheur pour le fan que je suis. Je suis également fan du morceau "Vitriol", un condensé de chaque influence du groupe, avec un espèce de riff dub planant sur la fin, un passage obligatoire si on se prétend venir de Caen. Citons aussi "Kalopsia", un morceau assez minimaliste revenant sur les terres du post-metal, introduit par de douces mélodies, ou le chant en retrait, appelant presque à l'aide, renforce le côté émotionnel et atmosphérique du morceau, avant l'explosion traditionnelle qui constituera l'intense seconde partie du morceau. L'album se termine de manière intense par "Dreamcatchers", un morceau résolument post-hardcore, oscillant entre cavalcades hardcore, montées d'adrénaline et légers instants mathy succulents, et a eu le bon goût d'ajouter un trombone sur les 30 dernières secondes. Le groupe se cherchant une étiquette pour se repérer sur la scène, je pourrais peut-être créer spécialement pour eux le jazz crust ? ;)

Conclusion : Ce premier coup d'essai est bluffant de professionnalisme, de justesse et de force. Sans doute parce que chaque personne du groupe a déjà eu et ont toujours de l'expérience dans d'autres groupes. C'est varié, c'est efficace, c'est passionné et surtout, c'est un peu plus long que la moyenne, on a le droit à un album riche, qui défonce les barrières des clichés classant certaines de leurs influences comme Underoath next gen ou Cult Of Luna dans la case mainstream, clichés érigés bien trop souvent par une élite avide d'intellectualité pensant avoir la mainmise sur la culture alternative moderne et la psychologie de la scène. Ce "Domesday" est une réelle bonne surprise, un beau coup de cœur, ou chaque instrument est parfaitement audible et maîtrisé (j'ai été bluffé de retrouver Antoine à un tel niveau, si tu tombes sur cette chronique, sache que tu m'as ému, mec). J'espère que le groupe sera apprécié à sa juste valeur, et il est fort à parier qu'il fera partie du haut du panier de la scène française en 2013, pour une année qui s'annonce pourtant riche en révélations sur cette scène...

Tracklist :

01. Sleepless Me
02. Dissolve
03. Bonfire
04. Lights
05. Mayfly
06. Doomsday
07. Vitriol
08. Kalopsia
09. Nightsins
10. Dreamcatchers

L'album sera disponible en physique courant 2013. En attendant, la version digitale est téléchargeable à prix libre sur leur page Bandcamp.

Guillaume.

mercredi 9 janvier 2013

Alaska : Aidez-les à jouer dans un festival !


Nick Strader, batteur du groupe post-hardcore/indie Alaska (à ne pas confondre avec le groupe metalcore français), dont j'avais chroniqué l'excellent EP "Palcaptain" dans ces pages, m'a lancé une requête, que je me permets de partager ici à sa demande. Lui et son groupe recherchent le plus de votes possible pour avoir la possibilité de jouer dans un festival local américain. Nick vous demande tout simplement quelques secondes de votre temps pour laisser un petit vote en leur faveur, si vous le souhaitez. Pour le vote, ça se passe ici. Merci de sa part !

mardi 8 janvier 2013

Chronique : Fake Asian Rolex - 74K34514NR013X EP


Soyons clair d'entrée de jeu : Je vais parler d'un groupe de powerviolence, et je vais régler une bonne fois pour toute mes comptes sur cette chronique. Reste-t'il du monde ?

Je vous présente "74K34514NR013X" (Un mot de passe ? Un matricule ? Une clé Wifi ?), interprété par Fake Asian Rolex, un groupe parisien composé de cinq vilains garnements, dont vous ne connaîtrez l'identité qu'en live.  Ouh les cachotiers ! Cet EP, c'est la définition même du chaos. À côté, The Chariot peut aller ranger le matos et retourner à l'église avec les enfants et le monospace. Il n'y a qu'à voir les yeux du chat illustré sur l'artwork, qui a l'air de vouloir te posséder et te bouffer, pour se faire une idée du truc. Quand on vous dit que les chats sont sataniques... Cet EP, c'est du Orchid en plus rigolo, c'est une agression sonore impitoyable, bête et méchante, lancée par cinq furieux déchaînés, prêt à lancer le rock'n'roll sur le trône du diable. Ben ouais, parce que non content de nous bastonner avec leur powerviolence crue et délirante, ils y ajoutent des influences rock'n'roll bienvenues. Ça commence dès le titre "Rapin beliefs", une premère baffe hardcore chaotique. 30 secondes d'une furie qu'on a pas entendu depuis très longtemps dans le genre, et qui fera des morts dans la fosse. Le déchaînement de violence crue continue sur "Excrete flowers", qui a comme un air de Metronome Charisma, avec son ambiance aussi bien extrême et chaotique qu'hypnotique. Quitte a ressortir les trésors perdus du terroir... Tiens, si vous trouvez The Dillinger Escape Plan un peu trop doux à votre doux, "Did you put anything in my pepsi yesterday night ?" vous réconciliera avec le hardcore progressif et dissonant. Et c'est à partir du titre "Pew pew ! I"m a laser gun !" que l'EP sort le rock'n'roll de ses grattes torturées, devenant encore plus diabolique qu'il ne l'était déjà, un truc à la Every Time I Die en plus violent. Le meilleur exemple est le dernier titre de l'opus : "We accidentally stole the first riff of this song from a band called RETOX". Nom original qui a le mérite d'être honnête, je sais. Ce titre est juste génial, déclencheur de pogos impulsifs, il termine l'EP comme un chef, comme si on avait pas déjà envie de tout démolir en façe de soi en l'écoutant.

Conclusion : Cet EP est une vraie bombe nucléaire, de par sa puissance de frappe et sa portée. L'EP dure à peine un quart d'heure, mais on s'en prend plein la gueule. N'est-ce pas le principe du genre "powerviolence"?  Cet EP, c'est justement la claque dans la gueule que mérite certaines personnes. Moi en premier. C'est une auto-destruction bénéfique, c'est un massacre cool, c'est vide de toute morale, mais ça fait du bien au moral. C'est "Braindead" en chanson enfaite, tout du moins sa B.O idéale. Je l'écoute à défaut de pouvoir casser la gueule à ceux qui n'aiment pas ma copine, à défaut de vouloir me foutre des races et autres auto-agressions pour tout ce que j'ai pu faire ou dire contre elle. Instant émotion, bonjour ! Cet EP c'est un punisher, il assassine les coupables de quelconque connerie. Est-ce pour ceci que j'en suis ressorti amorphe ? Sûrement. A faire tourner dans les banquets mondains et les dîners familiaux. Si vous jouez encore à "Killer Instinct", retenez "74K34514NR013X", ça vous fera le meilleur des "combo breaker".

Tracklist :


1. Rapin beliefs
2. Excrete flowers
3. Toboggan
4. Did you put anything in my pepsi yesterday night ?
5. Pew Pew ! I'm a laser gun
6. Screaming is throwing paint
7. 80% Satanic
8. Veggie rodeo
9. We accidentally stole the first riff of this song from a band called RETOX

L'EP est en libre-téléchargement sur la page Bandcamp du groupe.

Touché Amoré - le clip de "Gravity, Metaphorically"


Le nouveau clip de Touché Amoré, pour le titre "Gravity, Metaphorically", a été posté en ligne. Ce titre apparaît sur leur split avec Pianos Become The Teeth, qui est sorti aujourd'hui au format digital, et sortira le 22 Janvier en version physique. Pour voir le clip, c'est ici.

lundi 7 janvier 2013

Concert : A Lot Like Birds + Violet + The Butcher's Rodeo + Bufford Tannen @ Le Klub, Paris, le 27/02/2012


le dictionnaire de l'emo est partenaire du concert de A Lot Like Birds + Violet + The Butcher's Rodeo + Bufford Tannen, qui se déroulera le Mercredi 27 Février 2013, à partir de 19H00, au Klub, à Paris. Une soirée post-hardcore aussi planant que chaotique au programme, dont deux groupes français au top ! Venez nombreux ;) !

La page Facebook de l'évènement, avec toutes les informations relatives au concert, c'est ici.